Du samedi 26 septembre au vendredi 20 novembre 2020 [entrée libre] — La chambre d'écho
Vernissage de l'exposition : samedi 26 septembre 2020 à 20h30 dans le cadre de l'ouverture de saison
Jours et heures d'ouverture : mercredis et jeudis de 14h à 18h / vendredis de 14h à 17h
Ouvertures exceptionnelles : les expositions sont ouvertes 1h avant tous les rendez-vous publics de la saison
La magie, le paranormal, l’ethnographie et les croyances populaires nourrissent une démarche artistique dont les codes visuels et gestuels interrogent l’entre-deux, rendent perméable la frontière entre expériences empiriques et situations irrationnelles. Diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (MO.CO. Esba), Geoffrey Badel explore la promiscuité entre le dessin, l’installation, la vidéo et l’art-action.
Du Gouffre de l’Œil Doux dans l’Aude, à Fort Cochin en Inde, en passant par les palais de Venise, sa recherche plastique et performative est indissociable de son contexte d’apparition et de son histoire. Geoffrey Badel est également membre du collectif In Extremis et de la compagnie Futur Immoral (Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos).
FROM A SPECK OF DUST TO STRANGE THINGS de Geoffrey Badel
Geoffrey Badel transforme La chambre d’écho en borderland, un pays-frontière à la jonction du documentaire et de la fiction. En collaboration avec une équipe professionnelle française de chasseuses de fantômes (le collectif La Nuit du Chasseur (Recherches sur l'Invisible)), il a réalisé une enquête paranormale sous forme d'investigation nocturne pendant deux nuits au sein d'ICI—CCN. From a speck of dust to strange things présente les traces de cette expérience collective vécue au CCN en janvier 2020. L'exposition invite le visiteur dans cette investigation nocturne mentale et physique du lieu. Ce travail in situ tente de créer une porosité interdisciplinaire entre l'art et la parapsychologie afin d'en extraire un langage plastique et sensible. Il établit un dialogue explicite entre la pratique du dessin, de la vidéo et de la performance.
Le titre « From a speck of dust to strange things » signifiant « un grain de poussière menant à des choses étranges » évoque la notion de parcours, tant géographique que mental. Cette phrase lui est apparue pendant qu’il effectuait des recherches sur les orbes, ces tâches blanches de forme circulaire qui apparaissent parfois sur les photos grâce au flash de l’appareil. Avec la popularisation des caméras numériques dans les années 1990, une croyance et des études ont émergé selon lesquelles les orbes constitueraient non pas un phénomène optique, mais un phénomène paranormal. Selon cette interprétation, les orbes seraient des entités qui se matérialiseraient au même titre que les fantômes, ou des manifestations de l'au-delà, voire des ovnis. Pour certains, les orbes sont porteurs de messages. Pour d'autres, ils ne sont rien d’autre qu’une simple poussière. Son intérêt se porte sur cette double interprétation : fantôme ou poussière ? Ainsi que sur la possibilité de l’existence d’un ailleurs possible et le potentiel qu’offre cette croyance.
L’exposition est une œuvre in situ faisant cohabiter une photographie, une série de dessins automatiques et une vidéo. Comme introduction, une photographie présente l’ensemble des témoins de l’enquête. Elle souligne l’importance du travail de groupe et de l’expérience collective. Une série de dessins automatiques réalisée par l’artiste dans les trois studios de danse principaux du lieu est exposée sur des tables d’études. Elle rend visible les mouvements de l’inconscient vécu pendant le tournage. Une grande vidéo projetée sur tout un mur immerge le visiteur dans les images de l’enquête paranormale. L’objectif a été de fixer un contexte précis à l’intérieur duquel tout événement, paranormal ou non, est libre d’apparaître.
Par le prisme de la parapsychologie, la vidéo et les dessins interrogent nos tentatives de communication et d’interprétation et d’observer l’influence du groupe et du contexte sur le comportement humain, qu’il soit dans l’acte de rechercher que dans celui de créer.
Distribution et mentions
Vidéo, photographie, dessins : Geoffrey Badel | En collaboration avec Laetitia, Laetitia (alias Chou), Manue et Vonette du collectif La Nuit du Chasseur (Recherches sur l'Invisible) | Cadreur vidéo : Félix Mazard, Johan Garcia | Remerciements à Clarissa Baumann, Rostan Chentouf, Géraldine Corréas, Julie Fourau, Valérie Gauthier, la compagnie Futur Immoral, le Collectif In Extremis, l’équipe technique de MO.CO. Esba (Thierry Guignard, Montse Prats, Rémi Reymond), l’équipe technique d’ICI—CCN (Thierry Cabrera, Marc Coudrais, Rémy Jabveneau, Jean-Christophe Minart), Daniel Lühmann, Camille Navailles, Romain Oudin, Christian Rizzo, Philippe Serrano, Caroline Vachet-Delmas et aux fantômes du lieu
Production : Région Occitanie / Pyrénées-Méditerrannée | Coproduction : ICI — centre chorégraphique national Montpellier – Occitanie / Direction Christian Rizzo