Quelle est ta pratique, ton métier ? (comment tu la nommes, la définis)
Danseuse et chorégraphe : un aller-retour entre pratique et composition à la table, l’un n’opérant pas sans l’autre.
Qu’est-ce que le chorégraphique pour toi aujourd’hui ?
Il est question de graphie pour inventer les conditions d’une pratique pour être ensemble. C’est prévoir l’espace le temps.
Quels sont les sujets que tu travailles et/ou qui te travaillent ?
Surtout pas de sujet mais un certain nombre de préoccupations comme le décadrage du temps, de l’espace, le désir d’un déplacement entre danse et musique (faire tout autant un concert qu’une performance dansée), actionner la danse de l’esprit lors d’une performance, autant que celle du corps…
Quels sont les artistes (toutes pratiques confondues) qui ont compté pour toi ? — Qu’as-tu appris ou découvert auprès d’eux ?
Pour leurs concepts : Karl Heinz Stockhausen, Pierre Boulez, Rudolf Von Laban, Merce Cunningham.
Pour la vibration : Morton Feldman, le groupe C.C.C.C., James Turell, Trisha Brown.
Les œuvres électroniques de Xenakis mêlant concepts et vibration.
Comment envisages-tu la relation aux publics ?
Être avec, dans le sens où l’entend Veldman, le père fondateur de l’haptonomie (ou science de l’affectivité) que je pratique parallèlement à la science du yoga, qui est aussi, à mon sens, une science de la relation, relation au monde, c’est plus vaste. Donc oui être avec le monde, avec l’autre, cela s’apprend en restant sur son axe, tout en prenant en considération l’autre, ou même l’espace dans sa globalité. Donc des formes de spectacle immersif pour être ensemble…
Que manque-t-il à notre époque ?
Une porosité entre les différents milieux de l’art, une désacralisation de l’idée de spectacle, une simplicité.