kasper t toeplitz
Compositeur, interprète

Kasper T. Toeplitz

biographie

Compositeur et musicien (ordinateur, basse électrique), œuvrant par-delà les distinctions trop communément admises entre musique contemporaine – la « grande » – et musique dite non académique – en l'espèce la musique électronique, ou noise music. Travaille donc autant avec les grandes institutions d'État (GMEM, GRM, IRCAM, Radio France) qu'avec des musiciens expérimentaux ou inclassables tels Eliane Ra digue, Zbigniew Karkowski, Dror Feiler, Tetsuo Furudate, Phill Niblock, Z'ev ou Art Zoyd.

A d'abord beaucoup écrit pour les instruments traditionnels (1er prix de composition d'orchestre au festival de Besançon ; 1er prix au concours "Opéra Autrement/Acan thes" ; etc.) ainsi que pour son orchestre de guitares électriques Sleaze Art, avant d'intégrer pleinement l'ordinateur à son travail, autant en termes de pensée compositionnelle qu'en tant qu'instrument « live » à part entière.

Ce parcours trouve en 2004 une résolution dans le développement du concept de BassComputer : une basse électrique hybridée avec l'ordinateur, un seul et même instrument, mais à deux entrées : les cordes de la basse et le clavier et interfaces de l'ordinateur. Le son produit n'est évidemment plus un son de basse, mais ce n'est pas davantage un son purement électronique. On assiste à un phénomène comparable à celui de l’électrification, au siècle dernier. Comparable, mais touchant à des paramètres à la fois plus subtils et plus fondamentaux, puisque ici ce sont les limites organologiques de l'instrument qui sont pulvérisées, en termes de timbre, d'ambitus, de résonance, de polyphonie – et non plus seulement le volume sonore qui est amplifié.

Il prolonge l'expérience avec des pièces où d'autres instruments font également l'objet d'une hybridation : Unfinished Metal Waves, pour tam géant ; Von Morgens bis Mitternachts (basses, violoncelle et percussion) ; Dust Reconstruction (vielle à roue, sax sopranino et basse) – ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches instrumentales.

Enfin, en 2007, il fonde KERNEL, un ensemble d'ordinateurs dont la visée est l'interprétation live de grandes architectures musicales, des pièces composées, donc, avec les axes de réflexion induits par l'énoncé : Comment écrire pour l'électronique ? Qu'est-ce que jouer (et jouer ensemble) de l'ordinateur ?

Développe des pièces basées sur des structures de matières sonores à évolutions lentes, habitées d'un scintillement interne, foncièrement organiques et sensuelles, aussi subtiles que puissantes, requérant de l'impétrant bien davantage qu'une oreille, fût – ce complaisante – aussi est-ce une musique d'abord à vivre, live, puis à réécouter (il dirige son label, ROSA). Une expérience sensorielle avant tout, donc, d'où une constante extrapolation de sa démarche dans d'autres disciplines – danse, théâtre, et, de plus en plus, image.

 

Plus d'infos : https://www.sleazeart.com/