Biographie

Latifa Laâbissi

LA PART DU RITE — Par/ICI (Saison 17/18)

Jeudi 25 janvier 2018 à 20h — Studio Bagouet, ICI—CCN
Mercredi 31 janvier 2018 à 19h — Studio Bagouet, ICI—CCN

Pour Latifa Laâbissi, le corps est porteur d’histoires et de significations. Réel, fantasmé, imaginaire, physique, sexué, psychique, il est chez elle le support privilégié de toutes les métamorphoses, de tous les déplacements.

Dans ce Par/ICI: qu’elle nomme W.i.t.c.h.e.s Constellation, elle s’intéresse à la figure de la sorcière. Elle articule des œuvres, pratiques et dispositifs de paroles qui, mis en relation, créent un contexte et donnent à percevoir et expérimenter collectivement des potentiels sensibles, critiques, magiques et subversifs.

suivi de WITCH NOISES — Étape de travail performée de Latifa Laâbissi et Cookie (création 2018)

En résidence du 22 janvier au 2 février 2018 Mary Anne Santos Newhall chorégraphe, danseuse et historienne américaine, a transmis à Latifa Laâbissi sa version du solo Hexentanz de Mary Wigman, basée sur des archives, textes et photographies inédites. Latina Laâbissi a incorporé cette transmission et imaginé une nouvelle figure qu’elle cannibalise pour devenir, avec le musicien Cookie, le duo Witch Noises.

 

Distribution et mentions

Performance : Latifa Laâbissi | Percussions : Henri Bertrand « Cookie » Lesguillier | Chorégraphie et transmission : Mary Anne Santos Newhall | Figure : Nadia Lauro | Création lumière : Yves Godin | Conception amorcée lors de « Scène du geste », conception et commissariat artistique : Christophe Wavelet, en collaboration avec le CN D - Centre national de la danse de Pantin en 2015

Production : Figure Project | Coproduction : ICI — centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie / Pyrénées-Méditerranée / Direction Christian Rizzo, CN D - Centre national de la danse, CCN2 - Centre Chorégraphique de Grenoble, Le Triangle - Scène Conventionnée Danse, Rennes

 

Figure Project

Figure Project est une compagnie à rayonnement national et international – CERNI, avec le soutien du Ministère de la culture - DRAC Bretagne. Elle est soutenue par le Ministère de la culture - DRAC Bretagne au titre des compagnies conventionnées, le Conseil Régional de Bretagne et la ville de Rennes.

 

PARTENARIAT MÉDIA — Divergence FM

Le programme Par/ICI: reçoit le soutien de la radio Divergence-FM 93.9. Dans ce cadre, Alain Vacquié reçoit chaque artiste de la programmation Par/ICI: dans son émission culturelle L'Entracte.

Vous pouvez écouter l'interview avec Latifa Laâbissi ICI.

LA PART DU RITE — Par/ICI: Latifa Laâbissi

Jeudi 25 janvier 2018 - 20:00 > 21:00

— Studio Bagouet, ICI—CCN

LA PART DU RITE — Conférence performée (création 2012)

Vous distinguez une forme immobile sous un tas de serviettes blanches. Une silhouette s'active autour d'elle, l'entoure de gestes minutieux. Ouvrière ou officiante, elle plie, tord, secoue, modèle cette momie anonyme comme un paquet de linge. Puis vous distinguez une voix, sans être tout à fait sûr de sa provenance : une voix étouffée, hésitante, une voix proche et lointaine qui dit : « changer le monde en changeant la qualité de son propre mouvement ».

Qui parle de danse amateur, de danse révolutionnaire, évoque le rapport entre pratique physique, discours et utopie dans l'Allemagne des années 20 : quelle valeur d'émancipation, quel vecteur de luttes, quelle inscription dans la société de son époque ? Vous regardez une mise en scène de la parole, et à mesure que ça parle, que ça travaille dans le dire, le discours – de savoir rationnel se fait chose stratifiée, pleine de couches, de torsions, de creux et de plis ; une chose remise à l'ouvrage, pétrie, ravivée par des actions, des pressions, des recouvrements. Vous regardez deux corps à la tâche qui s'engendrent l'un l'autre, réactivant un espace-temps paradoxal d'où penser la danse en tant que force agissante. Quelle est La part du rite dans le rapport entre corps et discours articulé, art et transformation sociale ?

À la fois conférence, performance, installation, cette pièce creuse le lien unissant chair et mots pour en révéler les zones de creux, de heurts, les résidus, les devenirs. Dans une tension constante entre manipulation, articulation et désarticulation, une chorégraphe et une théoricienne de la danse cherchent à brancher des idées sur des états, des figures sur des matériaux ; à explorer différents régimes esthétiques pour en questionner l'actualité. Comme des opératrices – parlées, remuées par plusieurs strates de mouvements, de références, Latifa Laâbissi et Isabelle Launay réveillent une histoire engourdie : toutes deux bordées par le dispositif enveloppant de la scénographe Nadia Lauro, elles brodent cette histoire fragmentaire pour mieux la faire déborder de son cours.

Formant avec Écran somnambule un objet dialectique, reflétant les paradoxes des débuts de la modernité et l'invention d'un art chorégraphique simultanément « puissance magique et puissance critique », La part du rite secoue l'archive pour en réveiller les fantômes, et proposer un montage au présent. — Gilles Amalvi

 

Extrait vidéo "La part du rite"

Dossier de presse

Téléchargez le dossier de presse ICI

Distribution et mentions

Conception : Latifa Laâbissi | Interprétation : Latifa Laâbissi et Isabelle Launay | Conception visuelle : Nadia Lauro | Direction technique : Ludovic Riviere

Production : Figure Project | Coproduction : Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, CCN de Franche-Comté à Belfort, La Passerelle - Scène nationale de Saint-Brieuc | Prêt de studio : Musée de la Danse - CCNRB à Rennes, La Ménagerie de verre dans le cadre des Studiolab

ÉCRAN SOMNAMBULE — Par/ICI: Latifa Laâbissi

Mercredi 31 janvier 2018 - 19:00 > 20:00

— Studio Bagouet, ICI—CCN

ÉCRAN SOMNAMBULE — Spectacle (création 2012)

Un bloc compact au milieu de l'espace nu. Un visage, impassible et grimaçant. Une sculpture immobile, mais qui semble pourtant bouger, s'étirer, se contracter, tendre sa matière jusqu'à la limite d'elle-même. S'agit-il d'une apparition ? D'une reproduction ? D'un cas de possession ? D'un rêve ou d'une projection ? En choisissant de danser, aujourd'hui, au ralenti, la Danse de la sorcière de Mary Wigman, Latifa Laâbissi nous place en face d'un mirage, déréglant le statut de cet objet « historique » et brouillant les pistes d'interprétation. Pièce majeure de l'expressionnisme allemand, la Danse de la sorcière a laissé derrière elle une trace incomplète, qui continue de hanter l'inconscient de la danse à la manière d'un mauvais rêve : un film de 1 minute 40, datant de 1926, qui montre Mary Wigman au bord de la transe, les membres comme électrifiés, réagissant aux rythmes sourds des percussions. Cette esthétique du contraste, de la rupture abrupte, où le corps devient le traducteur d'états contradictoires, comment en restituer le potentiel perturbateur sans la momifier ?

Ne reproduisant que ce que montrent les images du film, Latifa Laâbissi se glisse dans le corps de la sorcière, et plonge la scène dans un état hypnotique où chaque mouvement dévoile sa lente construction. Opération proprement cinématographique – le ralenti dévoile une autre écriture à la surface du même : elle introduit une distance vis-à-vis de l'original tout en redonnant son relief, son état d'extrême tension à cette figure inquiétante. Incarnation d'un film ou reproduction d'un corps ? À la fois matériau et archive, sorcière et spectre, présence et médium, cette silhouette discordante produit une série d'écarts – aussi bien perceptifs qu'historiques – amenant à repenser le rapport de la danse à sa reproduction, à son histoire, à ses zones de refoulement. Écran somnambule : une surface de projection où viennent se déposer formes et références, monstres intérieurs et fragments de réel – dans un va-et-vient constant entre passé et présent, désenvoûtement et réactivation. — Gilles Amalvi

Extrait vidéo "Écran somnambule"

Distribution et mentions

À partir du film Mary Wigman tanzt (1930), extrait de La Danse de la sorcière (Hexentanz,1926) | Conception et interprétation : Latifa Laâbissi | Conception de la figure : Nadia Lauro | Lumière : Yves Godin | Création son : Olivier Renouf d’après l’interprétation instrumentale de H-B Lesguillier (d’après la musique de H. Hasting et W. Goetze) | Direction technique : Ludovic Riviere

Production : Figure Project | Coproduction : CCN de Franche-Comté à Belfort, La Passerelle - Scène nationale de Saint-Brieuc | Prêt de studio : Musée de la Danse - CCNRB à Rennes, La Ménagerie de verre dans le cadre des Studiolab