Sylvain Prunenec
biographie
Après avoir été interprète pour des chorégraphes de renom (Odile Duboc, Dominique Bagouet, Trisha Borwn, Boris Charmatz, etc.), Sylvain Prunenec crée depuis 1995 des spectacles et performances protéiformes, qui associent danse, texte, musique live et arts visuels. Ses créations l’amènent à collaborer avec de nombreux artistes de champs divers : le poète Anne-James Chaton, l’écrivain Mathieu Riboulet, les plasticiens Clédat & Petitpierre, le vocaliste-improvisateur Phil Minton, la peintre Françoise Pétrovitch.
En 2019, il effectue une traversée de cinq mois du continent eurasien, de la pointe du Raz à l’île de Sakhaline en Russie extrême-orientale, au cours de laquelle il danse, accompagné de deux métronomes, sur des places publiques. À son retour, il crée deux pièces inspirées de cette expérience, avec la vidéaste Sophie Laly et le musicien Ryan Kernoa : 48ème parallèle et Être milieu des milieux.
Désireux de se nourrir de rencontres et d’ancrer son travail dans un environnement, ses recherches chorégraphiques commencent par une immersion dans un territoire, une exploration des espaces naturels ou urbains, et de rencontres avec des habitants : déambuler à pied, en bus, d’un lien à l’autre, aller à la rencontre des gens qui y travaillent, avoir des entretiens, proposer des ateliers, danser dans des espaces publics, envisager la danse comme lieu de rencontre avec l’autre.
« Je suis danseur depuis plus de trente ans et depuis une vingtaine d’années je concilie mon propre travail de recherche et de création et mon travail d’interprète auprès d’autres chorégraphes, les expériences dans l’un de ces domaines enrichissant le second, comme les deux fils d’une même trame. Un troisième fil est celui du travail mené auprès des divers groupes de personnes que je croise dans le cadre de résidences, d’ateliers : enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, personnes avec des handicaps visuels, moteurs ou mentaux. Avec eux, je partage le goût de l’exploration, celui de l’analyse, l’écoute de l’autre, la reconnaissance de sa propre singularité dans un travail de groupe, le plaisir sensuel du corps en mouvement. J’essaie de transmettre ce goût et, en retour, elles, eux, me transmettent leur enthousiasme, souvent me surprennent, et me poussent à me repositionner, à faire tomber des a priori, à rester mobile, ouvert, attentif. J’aiguise mon regard et ma compréhension, ma sympathie. » – Sylvain Prunenec
— Entretien avec Sylvain Prunenec, propos recueillis par Noëmie Charrié, dans le cadre de la saison 2023-2024 : à lire ICI